EXTRAIT DU CHAPITRE 5 : Le
film de 35 minutes, tourné fin 1978 ou début 1979 me
fascinait particulièrement.
Roger Pierre jouait avec certaine retenue le rôle du Capitaine
Garnier, chef-artilleur et Officier Conseil à bord de la frégate
lance-missile Suffren.
Outre mon plaisir à voir et revoir l'acteur, je ne me lassai
pas des séquences tournées à bord, particulièrement
les vues générales du vaisseau frappant les flots de
son étrave, ainsi que les séances d'exercice de tir
de la batterie Masurca.
Je connais par cœur maintenant les diverses séquences du scénario
et les mesures de la belle ballade au piano accompagnant les images.
Après les dernières notes d'un concert de Gilbert
Bécaud à Toulon en ouverture du film, se succédaient
les scènes de la panne de la Renault 16 blanche du capitaine,
de la jalousie de sa blonde épouse. Puis défilaient
quelques personnages presque caricaturaux : le portrait surexposé
du jeune Lebrun, marin devenu garagiste, trois ans après sa
libération, celui de l'instituteur de bord à la barbe
très pédagogique, puis Jacques Perrin en officier responsable
de la documentation et Blangeois, le tire-au-flanc " pas vu,
pas pris ", " moi, je respiiiiire… ". Sans oublier
de la voix suave et aguicheuse de la jeune second-Maitre, qui remercie
le Capitaine en recroisant ses jambes, alors qu'il vient de lui prêter
son exemplaire du " Crabe-Tambour ", roman de Pierre Schoendorffer.
Les dernières images offrent le profil de Roger Pierre dans
son uniforme à triple galons, officier de quart scrutant l'horizon
derrière ses jumelles, depuis la rambarde tribord de la passerelle
du Suffren.